Gestion sédimentaire du Haut-Rhône

Mis à jour le 04/05/2016

En septembre dernier, la préfecture de l'Ain et le Canton de Genève ont convenu d'un protocole fixant les modalités de gestion transfrontalière des sédiments du Haut-Rhône. Cet accord fixe des modalités de gestion du cours d'eau permettant d'assurer la sécurité des riverains tout en prenant en compte les intérêts socio-économiques et en minimisant les impacts sur l'environnement.

Ainsi, les vidanges complètes des retenues des barrages sont remplacées par une série de mesures complémentaires parmi lesquelles figure l'abaissement partiel du Rhône.
Cette opération sera pour la première fois mise en œuvre entre le 19 et le 31 mai par les opérateurs de part et d'autre de la frontière.
A Genève comme en France, le Rhône fournit des ressources hydroélectriques importantes grâce aux barrages construits sur son cours. Ces ouvrages entraînent localement une accumulation de sédiments dans le lit du fleuve. Ce processus inévitable peut conduire à une augmentation du risque d'inondation sur certains tronçons.

Une gestion concertée

Le préfet de l'Ain, coordonnant l’administration de l’Etat français sur ce dossier, et le Canton de Genève ont souhaité limiter ces impacts environnementaux tout en garantissant la sécurité des riverains et en préservant le potentiel hydroélectrique du Rhône. Une large concertation a ainsi été menée.
A l'issue de ce processus collaboratif, un protocole d'accord transfrontalier pour la gestion sédimentaire du Haut-Rhône a été signé en 2015 par M. Luc Barthassat, conseiller d'Etat chargé du département de l'environnement, des transports et de l'agriculture et M. Laurent Touvet, Préfet de l'Ain.

Limiter les impacts environnementaux

Cet accord prévoit notamment le remplacement des vidanges complètes dommageables à l'environnement par une série de mesures complémentaires plus respectueuses de la faune et notamment des poissons.
Les objectifs-cadres fixés par les autorités :

  • Garantir la sécurité de l'ensemble des riverains du Rhône.
  • Permettre l'exploitation normale des aménagements hydroélectriques en garantissant leur sécurité.
  • Veiller au transit des sédiments, indispensable à la dynamique écologique du fleuve.
  • Maintenir la biodiversité et toutes les fonctionnalités écologiques du fleuve.

L'une des mesures les plus visibles consiste en l'abaissement partiel du niveau du Rhône. Cet abaissement sera réalisé avec des exigences en terme de taux de matières en suspension encadrées de façon cohérente à l’aval des aménagements suisses et français. Il sera mis en œuvre sous la responsabilité des opérateurs – les Services Industriels de Genève et la Société des Forces Motrices de Chancy du côté suisse et la Compagnie Nationale du Rhône du côté français – pour la première fois ce printemps.
L’abaissement partiel du barrage de Génissiat est prévu du 19 mai au 31 mai et celui de Verbois du 20 mai au 31 mai 2016, sous réserve des conditions météorologiques.
En fonction de l'accumulation des sédiments mesurée dans la retenue de Verbois, une telle opération pourrait être reconduite tous les 3 à 4 ans.